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Marc Reisinger

Viol de Palestiniennes par des soldats israéliens, variante moderne des meurtres rituels

Dernière mise à jour : 24 janv.


L'accusation de meurtre rituel à l'encontre des Juifs est une allégation antijuive selon laquelle les Juifs assassinaient des enfants non-juifs à des fins rituelles, une accusation très ancienne, qui a déclenché depuis vingt siècles des pogroms sous diverses latitudes. L’allégation de viols de femmes palestiniennes par les soldats israéliens est plus au goût du jour, mais aussi tenace.


Une sénatrice et députée socialiste belge, Nadia El Yousfi, a dénoncé en décembre 2023 : “des rabbins en Israël qui appellent au viol des femmes palestiniennes” (1).


On peut voir dans cette déclaration faite au Sénat une expression du zèle pro-palestinien qui consiste à ne pas seulement se référer aux souffrances réelles des Palestiniens, mais à y ajouter des récits fantaisistes, notamment immortalisés dans les productions visuelles désignées par l’expression Pallywood.


Cette accusation calomnieuse proférée par la sénatrice est une façon d’introduire le doute, en propageant une double rumeur : celle du viol de Palestiniennes par des soldats israéliens et de l’approbation de ces viols par un rabbin israélien.


L’approbation des viols


Commençons par le deuxième volet de la rumeur : l’approbation du rabbin. Le Times of Israël titrait en 2016 : « L'armée israélienne fait appel à un grand rabbin qui semblait tolérer le viol en temps de guerre » (2)


Le rabbin Eyal Karim a été impliqué en 2012 dans une controverse pour sa réponse à une question posée sur le site religieux Kipa, demandant à la lumière de certains passages bibliques si les soldats de Tsahal étaient autorisés à commettre un viol en temps de guerre.


Examinons la question posée au rabbin et sa réponse sur le site religieux :


Question (extrait) : « Est-il permis à un soldat de Tsahal de violer des filles pendant les combats, ou est-ce interdit ? »


Réponse : « Les barrières de la pudeur et de la cacherout sont « brisées » en temps de guerre. Le vin qui n’était pas autorisé en temps de paix, était autorisé en temps de guerre, afin de maintenir le bon sentiment des combattants. Les aliments interdits ont été autorisés pendant la guerre, afin de maintenir la forme physique des combattants, même si dans des conditions pacifiques, ils sont interdits.


Même si la fréquentation d'un païen est une chose très grave, elle a été autorisée dans la guerre (dans les conditions où elle était autorisée), par considération des difficultés du monde. » (3)


Cacherout, vin, fréquentation d'un païen..." Il n'est pas question de viols, comme si le rabbin n’avait même pas entendu la question incongrue, qu’il aurait sans doute mieux fait d’aborder de face.


Le Times of Israel ajoutait en 2016 : « Lorsque la citation a fait surface en 2012 et a provoqué une tempête médiatique, il a publié une clarification indiquant que ses commentaires n'étaient en aucun cas destinés à être appliqués à l'ère moderne, mais concernaient plutôt une discussion théorique sur la permission biblique pour un soldat juif de kidnapper une femme ennemie et de l'épouser. »


"Il est évident qu'à notre époque, où le monde a atteint un niveau de moralité tel qu'il n'est plus possible d'épouser des captives, il ne faut pas commettre cet acte, qui est également tout à fait contraire aux valeurs et aux ordres de l'armée", a-t-il écrit. »


Viols ou non-viols


Venons-en à la substance des accusations : ces viols que le rabbin aurait approuvés existent-ils ? Des soldats israéliens ont-ils violé des femmes palestiniennes ?


En 2001, Sara Daniel fille du rédacteur en chef de l’Observateur concluait paradoxalement un article sur le viol intrafamilial de Palestiniennes par une accusation saugrenue : « Les femmes palestiniennes violées par les soldats israéliens sont systématiquement tuées par leur propre famille. Ici, le viol devient un crime de guerre, car les soldats israéliens agissent en parfaite connaissance de cause. »


On voit que les allégations de viols et de meurtres se rejoignent.


Un journaliste israélien, Ilan Tsadik, répliquait :


« Je suis l'information du Moyen Orient heure par heure et je n'ai jamais entendu parler du viol d'une seule femme arabe, par des Israéliens, durant les deux Intifada. J'ai lu tous les communiqués de l'agence de presse de l'Autorité palestinienne WAFA et je n'ai jamais vu la moindre trace d'une accusation semblable. »


Devant des menaces de plainte diplomatique et de procès en diffamation, Sara Daniel avait rapidement fait marche arrière, prétendant que sa pensée avait été « dénaturée » par un « défaut de guillemets et la suppression de deux phrases dans la transmission ».


Les allégations de viols de Palestiniennes par des soldats israéliens et tellement dénuée de substance qu’une étudiante israélienne gauchiste Tal Nitzan a publié en 2007 un mémoire de sociologie à l’Université Hébraïque de Jérusalem où elle affirme que c’est par racisme que les soldats israéliens ne violent jamais de femmes palestiniennes ! (4)


Extrait : « Dans le conflit israélo-palestinien, on peut voir que l’absence de viol militaire renforce les frontières ethniques et met en lumière les différences inter-ethniques, exactement comme le ferait un viol militaire organisé ».


Nitzan affirme que les femmes de Judée et de Samarie ne sont pas violées par les soldats de Tsahal parce que, aux yeux des soldats, ces femmes sont « dénuées d’humanité ». 


C’est le racisme démographique qui serait à l’origine de cette attitude, car une grossesse consécutive à un viol amènerait à la naissance d’un Arabe de plus, et cela serait vécu comme une catastrophe au niveau national ! Il s’agit de lutte pour la possession du territoire.


« Le viol et le non-viol sont les deux faces de la même pièce, qui parfois proviennent des mêmes pulsions » concluait de manière burlesque cette brillante sociologue.


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