Le sionisme désigne un mouvement d’idée né vers la fin du 19esiècle, ayant pour objectif la création d’un Etat juif, comme remède aux persécutions universelles des juifs. Cet Etat existe depuis 75 ans. Il est donc étrange de se déclarer « antisioniste », surtout pour des juifs, dans la mesure où la frontière entre antisionisme et antijudaïsme est loin d’être nette.
Certains facteurs personnels peuvent-ils expliquer l’antisionisme ? Je n’ai pas l’intention de me lancer dans une étude générale, qui ne peut se faire que sur base individuelle, d’autant plus qu’une psychanalyse ou une psychothérapie résultent généralement d’une demande. Cependant j’aimerais ébaucher la question à partir de quelques cas que je connais.
Gabor Maté est un médecin psychothérapeute canadien juif élevé par une mère traumatisée par le génocide. Il s’est rendu compte tardivement qu’il souffrait du sentiment profond de ne pas avoir été assez bon pour mériter l’affection d’une mère triste, déprimée, angoissée. Ce sentiment de ne jamais être assez bon l’amène politiquement à se sentir démesurément coupable du mal fait par les juifs aux Palestiniens.
Josy Dubié, ancien reporter vedette de la RTBF, a qualifié non sans jubilation le 7 octobre de « dégelée militaire » israélienne. Anéantir quelques postes militaires sans déclaration de guerre, assassiner 1.200 civils, hommes, femmes et enfants, abattre comme des lapins des centaines de jeunes qui font la fête, violer des dizaines de femmes serait une « action militaire ». « Dégelée », cri du cœur de sa part, en résonance avec l’orgasme des violeurs.
Lui est un ancien enfant battu projetant sur Israël le fantôme de son père colonialiste (au Congo), raciste et sadique qu’il « hait toujours ». Cet homme de 84 ans continue aujourd’hui à régler son Oedipe sur le dos d'Israël (j'y reviendrai plus en détails dans la suite de cet article)
Je songe encore à deux anciens enfants cachés mal pris en charge par la communauté juive après la guerre, qui n’éprouvent que mépris pour l’Etat juif, et à vrai dire pour la communauté tout entière.
On pourrait invoquer pour leur défense que ces juifs (ou non-juifs) contribuent à la solution du conflit en prenant la défense du camp opposé à Israël. Je pense au contraire qu’ils projettent leur déséquilibre personnel sur une situation politico-militaire complexe qu’ils ne peuvent saisir sereinement, en stimulant la violence de leurs protégés et en les poussant au suicide.
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