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Marc Reisinger

Pourquoi on se fâche sur Israël?

Les profanations de cimetières, les hurlements des arracheurs d'affiches d'otages, les vociférations des manifestants propalestiniens, les fantasmes d'élimination d'Israël, ne font que confirmer ces remarques et explications rédigées en 2012.

"Free Palestine from the river to the sea", Bruxelles, novembre 2023

 

On discute du conflit syrien, du régime iranien, de la menace islamiste au Maghreb, des massacres de civils au Congo, etc. Dans ces débats, on discute, on juge le comportement politique d'adultes.


Au contraire, lorsqu'on conteste la politique d'Israël, on se fâche (voir Clémentine Autain, Cohn Bendit, etc. etc.), comme si on parlait de jeunes voyous. D'où l'expression en vogue d'Etat voyou. On ne discute pas de l'action politique, économique ou militaire, on parle des crimes d'Israël (Etat criminel est également une expression courante).


C'est le seul conflit où les communiqués de presse indiquent systématiquement le nombre d'enfants, de femmes et de vieillards tués, comme s'il s'agissait des cibles favorites de l'armée israélienne. Bref, le niveau de passion soulevé par ce débat est plus d'ordre moral et religieux que politique.


C'est pourquoi il est bon de se rappeler que l'antisémitisme, ou plus précisément l'antijudaïsme, est d'essence religieuse. Son origine remonte à des querelles théologiques séculaires. La religion juive ne reconnaît pas Jésus comme Messie, ni Mahomet comme prophète, faute morale impardonnable au sein d'une société chrétienne ou musulmane. L'antisémitisme racial n'est qu'une rationalisation moderne plaquée sur ces vieux conflits idéologiques. Même Hitler voyait avant tout les Juifs comme source du Mal.


Cette origine religieuse de l'antisémitisme et de l'antisionisme (qui est le refus d'un Etat juif en "terre musulmane") explique sans doute ce ton de remontrance perpétuel à l'égard d'Israël. Une remontrance sans pardon pour ses "péchés", car le pardon ne se conçoit qu'au sein d'une communauté religieuse et sur base d'une foi commune. La seule manière d'accéder au pardon serait de renoncer à la "fausse religion", c'est-à-dire d'abdiquer l'identité juive.


Telle est peut-être l'explication du fait étrange que depuis plusieurs décennies, il est quasiment impossible de trouver un article éditorial favorable à Israël ou même neutre, dans des quotidiens comme Le Monde en France ou Le Soir en Belgique.

Curieusement, cette neutralité est mieux respectée dans La Libre, quotidien belge d'origine catholique conservatrice [ou le Figaro en France. Il faut croire que l'antisionisme occidental est une forme de foi inconsciente plus spécifique aux progressistes laïcs.

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