Un phénomène d’une ampleur inédite se déroule aux Etats-Unis - dont la presse européenne n’a quasiment pas fait mention. Des centaines de drones non identifiés survolent le continent américain à l’est, à l’ouest et ailleurs. Les réactions gouvernementales consistent à dire à la fois « rien de dangereux » et « nous ne savons pas ce que c’est », contradiction qui n'a rien de rassurant.
Certaines autorités ont fait allusion à des drones lancés à partir d’un navire iranien acheté aux Chinois croisant près de la côte est. On parle aussi beaucoup de drones chinois. On a aussi évoqué la recherche de matériaux nucléaires qui pourraient être détournés par des organisations terroristes. Des théories complotistes sont apparues en même temps, comme celle du rayon bleu contrôlé par le gouvernement mondial, sans oublier les extra-terrestres. C’est probablement pour cela que, malgré l’importance du phénomène, la presse européenne sérieuse n’en dit pas grand chose : après tout il s’agit peut-être d’hallucinations collectives vaguement trumpistes.
Derrière tout cela on a pu apprendre quelques infos intéressantes : ces drones relèvent d’une technologie inconnue jusqu’à présent. Ils volent à haute altitude, se déplacent rapidement, ont des réserves d’énergie énormes, ne dégagent pas de chaleur, et ne sont pas détectables par les radars.
Une opération de propagande
Un ancien agent de la DIA (équivalent militaire de la CIA), Jeffrey Prather apporte aussi des informations cruciales. Cette technologie résulterait de recherches de la compagnie Raytheon, connue pour sa proximité avec les services de renseignement. Ces drones ne seraient pas iraniens, ni chinois, ils ne serviraient pas à retrouver des matériaux nucléaires disparus, comme cela a été évoqué.
Ces drones feraient partie d’une opération de propagande, de diversion destinée à distraire la population d’autre chose[1] et pourraient précéder le lancement d’une attaque majeure contre une ville américaine avant ou après l’inauguration de Trump, afin d’instaurer le programme intitulé Continuity of Governement (COG), sorte de gouvernement souterrain prévu en cas d’attaque nucléaire sur les Etats Unis.
Continuité du Gouvernement
Peu de gens ont entendu parler de ce programme, créé il y a plus de 40 ans, et la plupart ignorent qu'il a été instauré brièvement après le 11 Septembre 2001 (comme l'indique le rapport de la Commission sur le 11 Septembre cité plus bas). Dick Cheney, vice-président, et Donald Rumsfeld, secrétaire à la Défense à l’époque, ont participé depuis les années 1980, à cette structure parallèle de planification d’urgence nationale, sorte de « gouvernement secret ».
L’objectif formel de cette structure était la ‘’continuité du gouvernement’’ (COG pour Continuity of Government) (…). Les plans de ce que le journaliste James Bamford a appelé le ‘’ gouvernement secret’’ de la COG se sont développés principalement, mais pas exclusivement, sous les administrations Républicaines depuis les années 1950 [2] [3].
La planification des situations d’urgence politique se développa surtout sous le Président Reagan (1981-1989), où leur budget atteignit 1 milliard de dollars par an.[4] « Certaines des procédures au plus haut niveau concernant le COG furent orchestrée par un groupe extra-gouvernemental parallèle » incluant Donald Rumsfeld et Dick Cheney. La responsabilité globale de ce programme fut assignée au Vice-président George Bush senior, avec l’aide du lieutenant-colonel Oliver North. « Certains officiels américains menaient furtivement des exercices de planification destinés à maintenir un gouvernement fédéral, pendant et après une guerre nucléaire avec l’Union soviétique ».[5] Andrew Cockburn écrit :
Sous l’ère Clinton les exercices continuèrent, avec un budget annuel de plus de 200 millions de dollars. Les Soviétiques disparus furent alors remplacés par des terroristes (…) Dans les bunkers, Rumsfeld se retrouvait en sympathique compagnie politique, la liste des ‘joueurs’ étant presque exclusivement constituée de faucons Républicains. ‘’C’était un moyen pour ces gens de rester en contact. Ils se rencontraient, faisaient l’exercice, puis ils tiraient à boulets rouges sur l’administration Clinton, de la manière la plus extrême’’ me révéla un ancien officiel du Pentagone ayant eu une connaissance directe de ce phénomène. ‘’On pourrait parler d’un gouvernement secret attendant son tour. L’administration Clinton fut extrêmement indifférente à cela, ils n’avaient aucune idée de ce qui s’y déroulait’’.[6]
Ces jeux de guerre amènent à se demander jusqu’où ces conspirateurs officiels ont pu aller. D’autant plus que les plans de la COG ont été mis en oeuvre le 11 Septembre, comme nous l’apprend incidemment le rapport de la Commission sur le 11 Septembre, par quelques mots et une note de bas de page :
La crise du 11 septembre 2001 a mis à l'épreuve les plans et les capacités du gouvernement américain pour assurer la continuité du gouvernement constitutionnel et la continuité des opérations gouvernementales. Nous n'avons pas enquêté sur ce sujet, sauf au besoin afin de comprendre les activités et les communications des principaux responsables le 11 septembre 2001. Le président, le vice-président et les cadres supérieurs ont été informés de la nature générale et de la mise en œuvre de ces plans de continuité. [7]
Une question pourtant pas négligeable, puisque le Patriot Act (Providing Appropriate Tools Required to Intercept and Obstruct Terrorism) émane probablement du COG. Ce texte législatif de 342 pages, sorti des tiroirs de la Maison Blanche immédiatement après le 11 Septembre, réduit certaines libertés fondamentales, et renforce le pouvoir des agences de renseignement. Il a été adopté par le Congrès sans débat, et sans même avoir été mis à la disposition de ses membres avant le vote.[8]
Le procureur général John Ashcroft insistait pour que le Congrès vote ce texte dans les trois jours, sans quoi il pourrait être tenu pour responsable de toute nouvelle attaque terroriste. [9] Qui aurait osé ne pas se montrer « patriote » ? Surtout après que deux sénateurs – qui avaient initialement remis la loi en question – furent calmés par les courriers piégés à l’anthrax qu’ils reçurent[10] : 31 personnes furent contaminées[11] et les bureaux du Congrès évacués. En 2008, on a finalement découvert que ces bacilles d’anthrax provenaient du laboratoire militaire de Fort Detrick, Maryland, le même laboratoire qui affirmait en 2001 que l’anthrax provenait des armes biologiques (imaginaires) de Saddam Hussein.[12]
Trump un vrai cauchemar
L’arrivée de Trump au pouvoir représente un vrai cauchemar pour ceux qui participent à cette organisation quasi-secrète. On peut supposer qu’ils ne sont pas étrangers aux deux tentatives d’assassinat manquées de Trump et qu’ils pourraient rêver d’un plan plus ambitieux se rapprochant d’un coup d’Etat.
On peut donc se demander où, quand, comment et qui réaliserait cette opération. Quel scénario sera-t-il invoqué. L’Iran semblerait destiné à porter le chapeau, un commando de bras cassés de cette origine ferait l’affaire. Question essentielle : un tel plan peut-il être déjoué ? Tout ceci ne relève aujourd’hui que de l'imagination - un scénario de film noir - mais Trump a déjà échappé à deux tentatives d'assassinat et l’Histoire nous montre qu’il existe des gens qui ne plient pas, qui ne plaisantent pas, de véritables rapaces dont il est préférable de se méfier.
Références
[1] Les mobiles invoqués par Jeffrey Prather me paraissent tirés par les cheveux (laboratoires biologiques en Ukraine, trafic d’enfants…). L’élimination du Président Trump (qu’il n’évoque pas clairement) me paraît un motif suffisant.
[2] Peter Dale Scott, La Route vers le Nouveau Désordre Mondial, Editions Demi-Lune, 2013, p.257
[3] Bamford, James. A Pretext for War: 9/11, Iraq, and the Abuse of America’s Intelligence Agencies, Doubleday, New York 2004, pp 70-72
[4] Cockburn, Andrew Cockburn, Rumsfeld, His Rise, Fall and Catastrophic Legacy, 2007, p.85
[5] Scott, idem, p.260
[6] Andrew Cockburn, Rumsfeld, His Rise, Fall and Catastrophic Legacy, 2007, p.88 ; cité dans Scott, p.261
[7] The 9/11Commission Report, p.38, 326 et 555.
[8] “Anti-Terrorism Bill NOT Available For House Review Before Vote!”, Washington Times Insight Magazine, 10/11/2001
[9] Rachel Meeropol Ed., America’s Disappeared, Secret imprisonment and the ‘war on terror’, New York 2005, p.15
[10] Time, 26/11/2001
[11] A NATION CHALLENGED: THE ANTHRAX THREAT; TESTS SHOW ANTHRAX EXPOSURE IN AT LEAST 30 CAPITAL WORKERS, New York Times, 18/10/2011
[12] Glenn Greenwald, “Vital unresolved anthrax questions and ABC News: A top U.S. government scientist, suspected of the anthrax attacks, commits suicide. ABC News knows who is responsible for false reports blaming those attacks on Iraq, but refuses to say”, Salon, 1/8/2008.
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